Moteur de l'économie européenne depuis deux décennies, l'Allemagne est désormais en crise. Le réveil est brutal pour la troisieme puissance économique mondiale. Le bon éleve de l'Europe voit ses exportations ralentir, ses prix augmenter et sa population s'inquiéter de son déclassement. Alors que le pays s'enlise dans la récession, une partie de sa classe moyenne a basculé dans la pauvreté.Ce contexte contribue a l'inexorable progression de l'AfD. Le parti allemand d'extreme droite enchaîne les succes électoraux avec un discours violemment anti-immigration qui, jusque-la, était cantonné aux groupuscules néo-nazis. Les militants d'extreme droite parmi les plus radicaux osent désormais s'afficher au grand jour, notamment dans la petite ville de Kloster Vessra, en ex-Allemagne de l'Est. Leur QG est un restaurant bien connu du centre-ville: la clientele néo-nazie y commande sans complexe des bieres célébrant le Reich et s'y fournit en tee-shirts et mugs glorifiant le passé nazi du pays. L'Allemagne, qui se croyait a l'abri des dérives radicales, y est aujourd'hui violemment confrontée.La spirale des difficultés économiques semble s'aggraver chaque jour. Le secteur automobile et sa myriade de sous-traitants sont au ceur d'une crise sans précédent. Les fameuses voitures allemandes sont concurrencées par des véhicules électriques chinois. En trois ans, les marques asiatiques ont grignoté 6 % du marché outre-Rhin. Résultat, de nombreuses entreprises du secteur sont contraintes de licencier. Volkswagen, premier constructeur européen, vient meme d'annoncer la fermeture de trois de ses dix usines allemandes. Une premiere depuis sa création en 1937.Sur le plan énergétique, le pays, longtemps leader d'une Europe plus verte, est aujourd'hui son plus gros pollueur. L'Allemagne avait tout misé sur le gaz russe, garant d'une énergie a bas prix. Mais aujourd'hui, a Lubmin, dans le nord du pays, le terminal du gazoduc Nordstream 2 n'est plus qu'un souvenir. Et avec la guerre en Ukraine, le cout de l'énergie explose. La transition énergétique allemande, tant vantée, se grippe. Le pays, qui a fermé ses centrales nucléaires, maximise l'exploitation de ses gisements de charbon, particulierement polluant. De gigantesques mines a ciel ouvert comme celle de Garzweiler, en Rhénanie du Nord, dévorent des villages entiers pour s'étendre. Le modele allemand est-il a bout de souffle ?